Les dessous du porno



Dépassée Annabel Chong, qui, en 1995, passait sous 251 partenaires en dix heures… Angela Houston, 30 ans, en 1999, 622 hommes en 7 heures, soit un homme toutes les 40 secondes. Candy Appels a pour sa part été interrompue au 742ème par la police de Los Angeles. Quant à Sabrina Johnson, 23 ans, elle s’entraîne pour battre le record du gang ****, 2000 hommes en 24 heures prévus à la Saint-Sylvestre.

Aucune étude ne dresse encore le portrait psychologique de ces candidates au **** collectif. Mais Annabel Chong revivait en direct, dans son film, le traumatisme d’un **** véritable. Et Angela, Sabrina, Candy, qui sont-elles ? Qui sont ces femmes qui se disent heureuses après s’être fait passer dessus par une armée ? Qui sont ces Candy, Cookie et autre Molly ? Qui sont ces êtres humains qui se cachent sous des noms de chiennes ou de friandises ? Aujourd’hui, les témoignages sortent. Nous avons visionné « Shocking Truth », film suédois réalisé à partir d’interviews et de montages de films pornographiques diffusés dans le nord de l’Europe, et présenté au parlement suédois en 2000 dans le cadre d’une réflexion sur la liberté d’expression dans la pornographie.

Aussi dérangeant que cela puisse être, derrière chaque vagin se cache un être humain.

Un être humain, un corps qui, souvent, saigne entre les scènes. Qui s’évanouit pendant les plans coupés. Qu’on redresse tant bien que mal pour la scène finale. Nous le savons aujourd’hui. Beaucoup de sang coule de ces culs anonymes, aux noms de gâteaux. Certes, ne pas penser qu’un être humain, doté du même corps fragile que votre soeur ou votre mère, soit pénétré à la chaîne, saigne, s’effondre, soit marqué à vie, permet de mieux apprécier le spectacle pornographique, d’en **** plus tranquillement. Mais ce n’est pas la réalité.

Ne pas y penser, c’était mon cas avant. Avant de m’intéresser à l’envers du décor. Même si l’univers formaté et prévisible des films pornos m’a toujours paru ennuyeux, je ne dédaignais pas une vidéo de temps en temps. Mais c’était avant. Une fois qu’on sait, il faut bien avouer que ça gâche le plaisir.

Qui sont-elles ?

J’ai commencé cette enquête sans a priori. Entre filles, c’est vrai qu’on se demande. Elles sont payées pour ça. Même si elles ont besoin d’argent, elles pourraient quand même faire autre chose, non ? Travailler en usine, vendeuse, autre chose.

Mais est-ce vrai ? Avant les grandes luttes sociales, les filles qui bossaient dans les usines chimiques pourries et maladives se mutilaient en connaissance de cause, tout en rêvant de passer à travers. Ces filles auraient-elles pu choisir autre chose ? En vérité, qui sont vraiment ces hommes et ces femmes que le spectateur consomme à longueur de vidéo ? Ou encore des fainéantes qui refusent de bosser ?

Réponse d’un producteur de porno suédois* : « Ce sont très souvent d’anciennes victimes de viols ou d’inceste dans l’enfance. » Et puis, après un temps : « Bien sûr, dans ces conditions, on peut se demander si elles choisissent ce métier librement ».

Quant aux hommes ? Réponse du même producteur : « Les hommes ne doivent pas être émotifs pendant. Il ne faut pas, par exemple, qu’ils attendent une réponse de leur partenaire, qu’ils soient attentifs à leurs réactions. Alors, s’ils sont émotifs, ils ne peuvent pas vraiment faire ce travail. En fait, les hommes doivent pouvoir agir comme des machines. »

Réponse d’un ancien commissaire, qui a rencontré d’innombrables ****es et actrices du hard* : « J’ai connu des milliers de filles. En fait, j’ai plus l’impression d’avoir rempli une fonction de travailleur social. Ce ne sont pas les mêmes filles dans le porno et dans la prostitution. Mais elles ont les mêmes origines. Presque toutes ont été abusées dans l’enfance. »

Voilà un début de réponse sur les être humains qui travaillent dans le porno. Que ce soit en France, aux Etats-Unis ou en Suède, la constatation des associations, après avoir recueilli de nombreux témoignages est la même. Les milieux défavorisés fournissent un vivier de pauvres filles pour la prostitution et la pornographie. Très souvent victimes d'inceste et ****ées pendant l’enfance. Ou accrochées aux drogues. Or, constatent les associations, les victimes d’inceste ou de viols, les droguées ne sont pas prises en charge par la société pour bénéficier d’un traitement ou d’un processus d’aide. Elles sont alors directement manipulées par des souteneurs ou des producteurs, parfois dès la sortie des foyers. Elles sont récupérées de façon industrielle pour alimenter les productions bas de gamme en tout genre, jusqu’avec des dogues, des ânes, des chevaux, etc. Chacun y trouverait son compte, que ce soit les services sociaux déjà saturés et incapables de répondre à la demande, ou, bien sûr, les boîtes de production du X tout venant, qui font leur beurre sur ces anciens enfants martyrisés, habitués à la douleur comme à la docilité. Voilà le voile que lèvent les associations sur ces filles. Le corps des plus défavorisés utilement recyclés pour servir de liant social.

Ce n’est pas seulement un scandale mais une horreur. A grande échelle. Aux USA, l’industrie du porno dégage 4 à 6 milliards de dollars par an. Plus que l’industrie du film et du disque réunie. La diffusion de "Playboy" et de "Penthouse" (24 millions d’exemplaires) est deux fois plus importante que celles de "Newsweek" et de "Time" réunies… Toujours aux USA, 75 % des magasins de vidéo vendent des K7 ou DVD pornos, qui leur assurent entre 50% et 60 % du chiffre d’affaires. Et 65 % des connexions sur le net concernent des sites pornographiques. Derrière les chiffres, combien de corps ?

Backstage : deux filles interviewées .La première, sourire figé, terrible, regard fixe : « Je sais que je suis une ********. Mais je ne me rappelle plus quand ça a commencé ». La seconde : « Peut-être… quand je me suis ******* par l’avocat de mon père. Enfin, je ne sais plus si c’était son avocat ou un de ses collègues. J’avais douze ans. » Tout cela dit avec l’indispensable sourire caméra.

Voilà la situation d’être humains entrés volontairement dans le bagne moderne du sexe, si on peut considérer comme un acte de volonté l’impossibilité de refuser des violences nouvelles pour les rescapés de violences anciennes. Qu’advient-il d’eux, une fois entrés ? Maladies, suicides… Comment savoir ? On apprend des associations que la plupart des actrices touchant à la zoophilie se sont suicidées. Enfin, celles dont on connaît le nom. La junkie édentée ramassée dans la rue, celle qui pose pour la jaquette du dvd bien en évidence dans le bac prés de l’entrée du ****-shop à côté de chez moi, celle-là, où est-elle aujourd’hui, que lui est-il arrivé depuis? Suicide ? Overdose ? Les filles anonymes passent et crèvent. Qu’importe. Tout le monde s’en fous !!!!!

Mais après tout, comme le dit un autre producteur* : « Il n’y a pas de loi interdisant de faire de l’argent dans un système capitaliste. Je n’ai pas inventé le capitalisme. Je suis innocent. »

L'écran et la réalité

Sur l’écran, le spectateur de porno, à quelques stars près, voit finalement des filles qui se ressemblent toutes. A la couleur des cheveux et la grosseur de poitrine près. Pas grand chose d’humain là-dedans, mais plutôt l’excitation au spectacle de morceaux de corps, de viandes avides, gémissants et presque toujours anonymes. C’est d’ailleurs justement cet anonymat, cette facilité, ce côté immédiat et à vif de l’acte sexuel qui font l’intérêt de ce genre de film. Alors, où est le problème ? Au nom de quelles idées réactionnaires condamner mon plaisir ? En quoi la vision de ces scènes peut-elle représenter un danger pour moi, pour les jeunes habitués à une telle sexualité mécanisée et mercantile, etc… ? Telles sont les questions que se pose aujourd’hui le spectateur. Ces questions sont évidemment légitimes, et peuvent faire l’objet d’innombrables débats. D’ailleurs, on les entend partout, de "Max" à l’"Observateur", chez Delarue, sur TF1… Mais le débat ne peut s'en tenir à la seule logique du spectateur, des fantasmes du spectateur. Parce que la réponse à la question « Qu’arrive-t-il et que deviennent les hommes et les femmes sur le tournage d’un film pornographique » n’est pas entièrement contenue dans les images que vous visionnez tranquillement sur votre vidéo (même si certaines choquent par leur inhumanité ou la souffrance visible des actrices).

Rappelez-vous "Gorges Profondes", le film X culte des années 1970, où tout le sexe se réduit à des pipes. Pendant le tournage, Linda Marchiano, alors connue sous le nom de Linda Lovelace, était battue et menacée d’un pistolet par son compagnon afin de pouvoir accomplir les performances buccales qui ont fait du film une des œuvres fondatrices de la pornographie. Pendant les mois qui ont suivi, de nombreuses femmes ont été hospitalisées aux Etats-Unis, qu’elles aient été victimes de viols ou que leurs petits amis aient voulu réitérer à la maison l’exploit que Marchiano n’avait pu signer que menacée, dans un état second.

Tournage X*. Une petite blonde assez mince se fait ****** sans ménagement par un mec puis par un autre puis par un troisième.. Les larmes font couler le maquillage. Difficile de confondre les cris avec des cris de plaisir. Entre le deuxième et le troisième type, qui la secoue comme un sac, elle chancelle et ses yeux virent au blanc. Plan coupé.. Quand son partenaire se retire, elle manque tomber. Une main la redresse par l’épaule et lui plaque le visage sur un pénis . Elle doit sucer, tout avaler. Interview backstage de cette fille. Les larmes ne sont pas encore entièrement séchées : - Q : Si un inconnu vous mettait son pénis dans la bouche en pleine rue, ça vous dérangerait ? - R : Vous croyez que je les connais bien, les hommes avec qui je viens de tourner ? Je ne les avais jamais rencontrés avant le tournage.. Et puis un sourire caméra, d’autant plus atroce qu’on a encore en mémoire les grimaces de douleur de la scène précédente. Elle ajoute : « Mais n’oubliez jamais que j’aime ça. J’adore le sexe et j’aime ça. » Elle aime vraiment tomber dans les pommes? Ou est-ce la thèse officielle ? Ou pire : finit-elle par le croire ? Et que penser de celles qui diraient aimer ça avec des chiens ou des mulets ? Après la servitude volontaire, voici la torture volontaire, ultime horreur moderne. Backstage, encore. Une autre actrice. - Q : De quoi avez vous peur ? - R : De devenir un animal. Je ne suis plus un être humain. Je me sens comme un animal.

Même question posée à une autre fille *, en train de sucer un **** fluorescent. Elle sort le **** de sa bouche, et d’un coup son regard change. Eteint. Fixe. Perdu. - Q : De quoi avez vous peur ? - R : De devenir rien. Et ensuite moins que rien.

Backstage toujours. Elle a au plus 24 ans *. Elle raconte son expérience d’ex-actrice de porno et s’écroule en larmes. Elle parle de Cookie en disant « elle », comme s’il s’agissait d’un corps étranger, comme si elle ne pouvait pas raconter à la première personne. Car Cookie, c’est elle. Cookie devait tourner une double ****. Elle s’est mise à pisser le sang. Il a fallu couper. Les producteurs et les autres acteurs ont donné des kleenex à Cookie pour qu’elle s’essuie, en la traitant de **** parce qu’elle gâchait le film. Après cinq minutes de pause, le tournage a repris et on lui a fait finir la scène. Elle est payée pour ça, n’est-ce pas. Elle a choisi ça. Cookie dit encore, parlant toujours d’elle-même à la troisième personne : « Cookie avait une hémorragie qui nécessitait une hospitalisation d’urgence. » Cookie n’est sans doute pas la seule à avoir été hospitalisée après un tournage. Les histoires sortent. Une fille condamnée à la chaise roulante suite à un gang ****. Une autre passe six mois à l’hôpital. Comme le raconte Raffaëlla Anderson dans son terrible témoignage, "Hard" : « Prenez une fille sans expérience …, loin de chez elle, dormant à l’hôtel ou sur le tournage : faites lui faire une double **** ect…. Tu récoltes une fille en larmes, qui pisse le sang à cause des lésions. De toute façon, ce n’est pas grave, la merde fait vendre. Après la scène qu’elles n’ont pas le droit d’interrompre, et de toute manière personne ne les écoute, les filles ont deux heures pour se reposer. Elles reprennent le tournage. »

Limiter le débat à la problématique du plaisir du spectateur est dangereux, parce que ce qu’il voit à l’écran n’est pas la réalité. On parle parfois avec horreur des snuff movies, où les filles seraient torturées à mort. Mais certains films pornographiques se rapprochent des snuffs movies, les tortures sont coupées au montage. Les témoignages sortent des studios. Les images aussi. Jamais on ne voit un gang **** filmé sans coupe, sans montage. Parce qu’alors, comment ne pas ouvrir les yeux, comment imaginer qu’on puisse infliger une telle violence à un corps sans conséquences et sans séquelles ?

La pornographie tout sourire n’est possible que dans un monde virtuel, où les cris de souffrance sont remplacés par des gémissements de plaisir et des appels à y aller plus fort.

Déshumanisation

Voilà pourquoi, il est devenu non seulement stupide mais criminel de faire du débat sur la pornographie un débat « d’idées », où les défenseurs de la censure s’opposent aux soi-disant libres-penseurs sur le thème « quel effet sur le spectateur ? ». Même si j’apprécie le travail de pionnières mené aujourd’hui par les intellectuelles américaines sur la question de la pornographie, je ne partage pas leur opinion d’un racisme exprimé à l’encontre des hommes ou d’un fantasmatique macho insupportable. Il est inutile, et tout aussi criminel, de réduire le débat sur la pornographie à un antagonisme féminisme / pouvoir masculin.

Il est devenu en revanche urgent de s’interroger sur le processus de déshumanisation de milliers d’hommes et de femmes engagés dans la pornographie à la chaîne. Les témoignages sur les coulisses de la pornographie m’ont bouleversée et horrifiée. Il y résonne des échos familiers qu’on aurait bien voulu ne plus jamais entendre. Relisez n’importe quel témoignage de rescapés, consultez n’importe quel document sur la torture. Cela se passe, cela s’est toujours passé de la même manière. En Europe, en Afrique, en Amérique. Le processus de torture vise à priver un être humain de sa qualité d’être humain. La torture vise à le réduire à l’état d’animal, à l’anéantir jusqu’à ce que lui-même ne se considère plus comme humain, mais comme rien, moins que rien.

À chaque fois que l’on visionne un film pornographique, il faut s’en souvenir. Qu’advient-il de ces filles dont la plus grande peur est d’être devenue « un animal » ou « rien, moins que rien » ? Nous le savons. Certaines meurent de cancers, du sida ou d’hémorragie. Beaucoup conservent des séquelles physiques et psychologiques qui les poursuivent longtemps. Rocco Sifredi lui même a reconnu un jour que certaines « actrices » du porno bas de gamme, ultra majoritaire, avaient le sexe détruits. L’américaine Catherine Mac Kinnon, qui a recueilli des dizaines de témoignages, décrit une de ces femmes de manière saisissante : « Elle n’a pas de nom. C’est une bouche, un vagin et un anus. Qui a besoin d’elle en particulier quand il y en a tant d’autres ? Si elle meurt, à qui manquera-t-elle ? Qui portera son deuil ? Qui s’en inquiétera si elle disparaît ? Qui est-elle ? Elle n’est personne. Littéralement, personne »

En Australie, beaucoup d’actrices ont recours à des opérations chirurgicales spécifiques. Il ne s’agit plus maintenant de retouches « classiques » (comme augmenter le volume des seins) mais de se faire ôter les grandes lèvres, afin que le vagin soit plus visible à l’écran… Rien qu'un trou.

Spectateur bourreau

Il faudrait traiter les rescapés de ce bagne moderne avec le même respect, les mêmes précautions que les rescapés de la torture. Après cette enquête et avoir visionné les images de « Shocking Truth », je sais que je ne pourrai plus regarder un film porno comme avant. Je ne demande pas la censure, ou l’interdiction des films pornographiques. Je demande à sortir de la logique du spectateur. Qu’il nous suffise d’écouter notre corps. Il n’y a pas de débat d’idées sur le porno sans un débat de chair. Je ne demande pas l’abolition de la pornographie, dont on retrouvait déjà des traces sur les fresques pompéiennes. Je demande la création d’un observatoire destiné à veiller au respect des personnes humaines employées sur les tournages. Suis-je « réactionnaire » ? Sexuellement frustrée parce que je demande pour des êtres humains les mêmes égards que pour les animaux ? Nous nous indignons du massacre des bébés phoques, du gavage des poulets, jusqu’aux animaux mal traités dans les tournages X. Citons pour rire, pour le fou- rire car sans folie, il faudrait en pleurer, cet avis d’un internaute sur la zoophilie « même si j’adore la sexualité filles / animaux je ne peux cependant, en tant que technicien vétérinaire, défendre l’idée d’une interaction sexuelle entre l’être humain et l’animal, parce que cela ruinerait la psyché de l’animal et le ferait ensuite agir de façon intolérable au regard des règles de politesse de la société humaine. De plus, il serait mal d’encourager un animal innocent à suivre les traces du mâle humain, en quête d’un idéal inaccessible ». Froid dans le dos.

Virtuel mortel

Imaginons un instant qu’ait lieu une campagne d’information des spectateurs, avec diffusion sur une chaîne généraliste d’un film documentaire (du type « Shocking truth »emote comportant des images porno tournées « backstage » . Pour la plus grande majorité, le passage d’une représentation virtuelle à une réalité physique atroce contribuerait à une diminution considérable, si ce n’est à une disparition totale de l’excitation provoquée par ces images. C’est à ce stade, et à ce stade seulement, qu’il faut réintégrer le point de vue du spectateur pour comprendre les résistances que soulèvent aujourd’hui les attaques dirigées contre la pornographie. Ce spectateur, ces millions de spectateurs, une fois privés de leur jouissance virtuelle, devraient chercher d’autres ressources pour leur plaisir onaniste. Mais combien d’entre eux en sont-ils encore capables ? Il ne faut pas sous-estimer la terreur et l’agressivité que suscitent chez certains la fin du rêve pornographique,le désarroi que serait pour eux la perte d’un univers fantasmatique virtuel qui est souvent leur principal accès à la jouissance. Comment **** dans le monde réel ? Comment **** de chair et d’odeur et du poids et de la présence vivante et souffrante d’une femme ? Il est urgent de proposer aux adolescents une autre vision du sexe et de l’amour que celle des femmes-orifices .On peut d’ailleurs se demander quels bons petits soldats dociles, quelles brutes obéissantes et conditionnées on cherche à faire des hommes, pendant qu’on transforme les femmes en animaux / objets méprisables et maltraités. Les chefs de guerre serbes dopaient leurs troupes aux films pornos avant de faire des descentes dans les villages ? Tout est fait pour que le spectateur onaniste reste enfermé dans l’ignorance de son propre corps et donc forcément aussi dans celle du corps de l’autre - en psychopathe qui non seulement ne réagit plus à la souffrance d’autrui, mais en jouit. La question du spectateur est : quelle humanité préparons nous, et voulons nous fabriquer des générations d'individus conditionnés, dociles, économiquement performants, prêts à tolérer n’importe quelle abomination de la part du corps social qui les entretiendra dans leur jouissance maladive?

Amoureux de la chair, des odeurs, de la sueur, des infinis jeux du sexe, nous ne nous devons pas seulement d’informer nos semblables sur les violences de la pornographie industrielle. A nous de témoigner de notre joie de vivre dans le monde réel et de défendre avec délectation les formes infinies de la jouissance incarnée. La joie, plus forte que le gang ****. I.S.

La pornographie : Arme Sioniste de Perversion Massive

L'arme de la pervertion sexuelle sioniste en direction des pays arabes :


Voici une liste de chaines pornographiques Israëliennes déstinées au publique arabophone (pour ne pas dire Musulman) sur le satellite Hotbird :

69ArabDreams.tv Israël Erotique
7 armanat Nar Israël Erotique
Al Arab Erotica Israël Erotique
Al Jameela Israël Erotique
Al Sexy TV Israël Erotique
Arab 69 TV Israël Erotique
Arab Babes Israël Erotique
Arab Girls TV Israël Erotique
Arab Live Sex Israël Erotique
Arab Sex Club Israël Erotique
Arab XXX Israël Erotique
Arabgharam TV Israël Erotique
ArabSex TV Israël Erotique
Ehsas TV Israël Erotique
Ero Live 1 Israël Erotique
Ero Pulse Israël Erotique
Erotica Arabia TV Israël Erotique
Fatayat7´armanat Israël Erotique
Hot Arab TV Israël Erotique
Hot Sex Sat Israël Erotique
Ighra [1] Israël Erotique
Mwa13sat Nar Israël Erotique
Sexy Arab TV Israël Erotique
Ta3arees Israël Erotique
Top Porn Stars Israël Erotique
Top Sexy TV Israël Erotique
Wala3 Arab TV Israël Erotique
Wild Sex TV Israël Erotique
Zawaj Elmot3a Israël Erotique

je dois préciser que la liste ci-dessus ne souffre aucun tri sélectif et encore moins d'une quelconque censure tendancieuse de ma part.

[1] Il ne vous aura pas échappé la similitude entre Ighra (qui veut dire, abus, tentation, égarement etc) et Iqra la chaîne islamique.

par joha membre du forum Beur FM

Le fléau mondial de la pornographie

Un livre de Philippe Bensimon : Pénis sans visage / Le fléau mondial de la pornographie

Le criminologue Philippe Bensimon analyse les effets ravageurs de la pornographie sur Internet, notamment auprès des jeunes, dans un livre-choc très troublant.


Pourquoi avez-vous consacré un livre au phénomène de la pornographie ?

"Je me suis toujours questionné sur tout ce qui est apparence, faux, mensonge, illusion. La pornographie est d'abord et avant tout quelque chose d'entièrement faux. C'est une représentation de l'intimité sexuelle, mais très objectale puisque l'emphase est entièrement mise sur un gros plan pénien où on ne voit jamais les visages. Des millions de pénis que l'on voit sans le visage du propriétaire permettent, en effet, à des centaines de millions d'hommes à travers le monde de s'identifier avec l'image qu'ils vont voir, contrairement à la femme, ou à l'enfant, dont le visage est omniprésent. Il n'y a pas de caisse de retraite pour ces centaines de milliers de femmes et d'enfants dont le silence est imprimé à jamais sur l'immense toile du Web. Pourtant, nous parlons d'une industrie gigantesque de plus de 12,5 milliards de dollars US par an, fabriquée et administrée presque exclusivement par le crime organisé à l'échelle planétaire, dont le principal but est d'assouvir une satisfaction bien éphémère: la masturbation de l'homme. Car, ne nous le cachons pas, toutes ces horreurs nées de la pauvreté et des inégalités sociales monnayées par carte bancaire ont un seul et unique objectif: deux centimètres cube de sperme en solo! La pornographie est un fléau, une tare, pire que la prostitution, parce que la prostitution ne s'adresse pas à tout le monde; elle est localisée, alors que la pornographie pénètre dans chaque foyer où il y a un ordinateur."


La pornographie connaît un essor vertigineux grâce à l'Internet.

"Mon livre ne traite que de la pornographie sur les sites Web. Depuis l'invasion de l'Internet, la pornographie est tombée en chute libre d'environ 60 % pour tout ce qui est magazines, DVD, cassettes vidéos... Même la littérature érotique périclite. Là où il y a des ordinateurs, il y a de la pornographie. Pour 43 % des internautes dans le monde, le premier intérêt du Net, c'est la pornographie. Chaque année, il y a environ quatre millions de nouveaux abonnés sur le Net. Combien parmi ce nombre, combien d'hommes, trouveront une porte de sortie à leur crise identitaire? La force de la pornographie dans les sites Web: elle est sans limites, d'un prix dérisoire, elle peut être regardée à toute heure du jour ou de la nuit dans la plus stricte intimité et avec un choix infini de personnes, c'est-à-dire des millions de femmes et d'enfants. Il y a aujourd'hui plus de 800 millions de pages pornographiques dans le monde."


La pornographie sur le Web a un impact très délétère sur les jeunes...

"Absolument. Les préadolescents ou les adolescents qui visionnent des films pornographiques, qu'est-ce qu'ils voient? Un homme, une femme et, au bout de deux minutes, une fellation. Ils s'imaginent que c'est ça la réalité sexuelle. Résultat: c'est la précocité sexuelle et tout ce qui s'aligne avec, c'est-à-dire les maladies vénériennes, les grossesses non désirées, une accoutumance à la violence... Quand on s'habitue à voir des images de violence, pornographiques ou non, où la femme et l'enfant se font éjaculer dessus ou se font abattre à coups de pistolet, on devient complètement insensible au devenir de l'Autre. Un peu partout, là où il y a des écrans d'ordinateur, plusieurs faits divers, que je relate dans mon livre, témoignent des risques que peuvent encourir des mineurs à la suite de contacts établis par courrier électronique. Un enfant sur cinq, âgés de 10 à 17 ans, a déjà été sollicité sexuellement via Internet."


Y a-t-il une corrélation entre la pornographie sur le Web et la pédophilie ?

"La pornographie ne fabrique pas l'agresseur sexuel. Toutes les recherches faites en sciences sociales sur le comportement ou les attitudes de l'être humain n'ont jamais pu établir de causalité directe entre la pornographie et la pédophilie, tout du moins pour le moment. Il y a certaines corrélations, mais pas de causalité. La pornographie ne cause pas les agressions sexuelles. Par contre, les images pornographiques vont nourrir l'imagination de l'agresseur réel, potentiel ou à l'état latent, selon les opportunités et les occasions qui vont se présenter à lui. Il y a une gradation de l'image. La plupart des gens vont commencer par une image dite soft porn, mais ne resteront pas longtemps sur ce type d'image, parce que tous les sites pornographiques offrent divers contenus amenant la personne vers des images extrêmes, qui répondent aux attentes les plus obscures et les moins contrôlées de l'homme."


Cette explosion pornographique n'est-elle pas un symptôme du malaise qui sévit dans nos sociétés individualistes et matérialistes, où des myriades d'hommes se sentent de plus en plus seuls et marginalisés ?

"Un homme qui aime son épouse n'ira pas sur des sites pornographiques, parce que cette pornographie ne répond pas au désir de la conjointe, de l'épouse ou de la petite amie. La pornographie répond à un plaisir tout à fait individualiste de l'homme. Certains esprits, ardents défenseurs de la liberté d'expression, argueront le contraire et diront que la pornographie peut servir de stimulation à leurs ébats sexuels, peut-être, mais à moins d'être contorsionniste, la pornographie à l'ère des sites Web ne facilite guère la présence à deux devant un écran d'ordinateur. Tout visionnement d'images pornographiques, n'en déplaise aux centaines de millions de surfeurs de par le monde, n'a pour seule finalité que celle de donner accès à des images vouées à la masturbation. Quand on s'aime en tant qu'être humain, la pornographie n'a pas de place. Mais est-ce que les gens s'aiment aujourd'hui? Ça, c'est une autre question!"


Existe-t-il des lois sévères pour endiguer le phénomène de la pédopornographie ?

"Ce livre, je l'ai écrit comme un acte de déposition face à un constat sans retour: le phénomène de la pornographie sur l'Internet va aller en augmentant. Vouloir se battre contre quelque chose qui est déjà bien établi est une illusion. La seule chose qui est interdite actuellement dans certains pays, c'est la pédopornographie, mais, malheureusement, ce n'est qu'une question de temps. D'ici quatre ou cinq ans, la pédopornographie sera parfaitement légale. Elle est déjà légale dans un bon nombre de pays, dont le Japon. Il y a seulement cinq ou six pays qui ont des lois très définies pour lutter contre la pornographie juvénile. Au Canada, il y a des zones sombres. Aux États-Unis, tout ce qui est représentation explicite de scènes sexuelles mettant en scène des enfants, mais de façon virtuelle, des images de synthèse, est parfaitement légal. Dans ce domaine-là, l'avenir est plutôt morose. Seule une baisse de la demande aura un effet sur cette invasion qui n'a rien à voir avec la sexualité entre êtres humains."

(1) Pénis sans visage. Le fléau mondial de la pornographie de Philippe Bensimon, Éditions du Méridien, 2007, 173 p.

article : La toile pornographique www.voir.ca.com

ACTIONS CONTRE LA PORNOGAPHIE

Accompagnons les mou'minates d'Indonésie !!


Non à la banalisation de la pornographie

Une industrie biestiale sans foi ni loi, abaissant toute dignité humaine avec des pratiques immondes

voici une initiative, sous fome d'une pétition :


"Ces films sont extrêmement dangereux surtout pour les plus jeunes (ados et enfants), ils ont des conséquences très graves sur leur psychisme. On peut voir cela avec les événement récents des deux enfants de 11 et 12 ans qui ont été mis en examen pour avoir violé la sœur du second âgée de 10 ans à la Queue les Yvelines et diffusé la scène via un portable dans leur collège.


Je lance un appel pour toutes autres initiatives, idées afin de lutter contre la pornographie (laissez vos commentaires en bas de cet article)

L’épanouissement sexuel : clef de réussite d’un mariage


Une vie sexuelle déséquilibrée, voilà l’un des principaux maux dont souffre notre communauté. Très souvent les problèmes conjugaux ont pour origine des problèmes dans les rapports intimes du couple.

Hélas ! Souvent, nous oublions que notre cheminement en Islam est une suite croissante vers la recherche de la perfection, et que cette recherche devrait se faire à tous les niveaux et à chaque instant de notre vie.

Ecrire ou parler de la sexualité n’est pas chose aisée car, à différents égards, la tâche nous a été rendue difficile. Tout d’abord parce que la relation sexuelle est fortement liée :

· à l’interprétation de « la situation de la Femme en Islam » qui est restée figée sur son corps.

· à la décadence des musulmans qui n’a cessé de s’approfondir en se focalisant sur la laïcisation des esprits, séparant le spirituel du temporel. Bien vite une fausse idée s’est installée : La relation à Dieu Le Très Haut ne peut être empreinte d’attachement à des « instincts bassement animaux » !

Mais qu’en est–il réellement des relations sexuelles en Islam ?

Du modèle prophétique en la matière et de la divulgation de sa relation avec ses épouses ?

Pourquoi cette frilosité exagérée à propos du plaisir charnel ?


En somme, autant de questions que nous tenterons de comprendre et d’expliquer.
Mais au préalable il serait nécessaire de situer notre débat et de faire table rase d’un certain nombre d’idées préconçues et d’ambiguïtés au sujet de la sexualité.


1. Qu’est ce que la pudeur ?

Non seulement les musulmans éprouvent une certaine frilosité, une certaine gêne à aborder ce sujet, mais cette frilosité est encore plus grande lorsqu’il s’agit de parler de la vie intime de notre Prophète bien aimé -Paix et Salut de Dieu sur lui- et ce au nom de la pudeur !

Serions-nous plus pudiques que l’Envoyé de Dieu ?!

Al Hafed ibnou Hajar (ra) a défini la Pudeur comme étant « une vertu qui nous pousse à éviter tout acte répréhensible, à ne pas négliger le droit d’autrui. Si au nom de la Pudeur on néglige les droits des époux/épouses, des enfants à être formés, de la Communauté à accéder à la connaissance ; la Pudeur, alors, ne sera plus une vertu mais un vice méprisable car elle sera vécue comme une faiblesse ».

Moujahid (ra) nous apprend que deux personnes n’apprendront jamais la Science (la connaissance de Dieu et de sa religion) : celui qui prétend être pudique, et celui qui prétend être au dessus (le prétentieux).

Donc il est clair que si nous négligeons de parler ou de débattre de ce sujet nous spolions notre communauté d’un Bien et d’un Droit essentiel : celui de la connaissance de sa religion et notamment en matière de sexualité.


2. Place de la sexualité en Islam

Contrairement au couple chrétien dont la sexualité est subordonnée à la procréation, la jouissance sexuelle est une fin en soi dans le couple musulman. La relation entre les époux est cruciale car elle est aussi l’incarnation du partage. La Shari’a n’a-t-elle pas tout prévu pour éviter la frustration sexuelle du croyant et de la croyante et garantir leur épanouissement ?

On se demande alors comment se fait-il que 90% des couples musulmans -d’après une récente étude sociologique- seraient frustrés et ne se retrouvent pas dans une relation épanouie ?

A. Constats

Au sein des groupes de paroles que nous organisons, et au vue des témoignages que nous recevons, nous avons été ahuries de constater l’existence d’une « misère sexuelle » que les musulmans s’imposent au nom de l’islam, une réalité que beaucoup vivent.

Dépassons les susceptibilités et levons les tabous sur cette profonde frustration en faisant les constats qui suivent :

· Nombreux sont ceux qui reconnaissent qu’un sentiment de répulsion s’est installé dès le premier jour car aucun des deux partenaires n’a été préparé. Le premier handicap auquel ils ont été confrontés est une méconnaissance totale de leur anatomie. Certaines femmes vont jusqu'à avouer qu’elle ont le souvenir d’un viol « légal ».

· Beaucoup de couples déplorent que leur sexualité ne soit l’affaire que d’une seule personne :

- Beaucoup de femmes se plaignent du fait que leur désir ou du moins leur prédisposition ne soit pas pris en compte (contrariété, fatigue, brouille, rancune, migraine, indisposition, jalousie). L’acte sexuel, pour elles, est donc perçu comme un devoir, voire une corvée dont elles s’acquittent surtout lorsque, telle l’épée de Damoclès, la malédiction des Anges pèse sur leurs têtes. C’est une relation sous chantage et sous contrainte qui s’installe. Dans certains cas la relation se passe dans la brutalité, parfois la femme peut être battue le matin et sollicitée le soir.

- Autant de maris ont le sentiment d’être délaissés par leurs épouses dès que celles-ci ont goûté au plaisir de la maternité .A croire que le rôle de mère leur fait oublier celui d’épouse. Leurs enfants deviennent leur unique centre d’intérêt à la grande détresse et même de jalousie des époux.

· On n’a pas encore suffisamment conscience du fait que le manque de piment dans la vie intime est fatal. Malheureusement beaucoup de préjugés font que la femme musulmane ignore, ou du moins néglige, le rôle positif qu’elle doit avoir dans cette relation et l’importance du jeu de la séduction. Les hommes non plus, se percevant comme des ayant droit, ne se sentent aucun devoir pour conquérir leurs épouses …

· Dans des cas extrêmes, heureusement rares, du fait d’une laïcisation qui classe le besoin sexuel dans la case des penchants bas qui vont à l’encontre de la spiritualité, la relation sexuelle n’est vécue que par devoir, parce qu’il y a nécessité d’assouvir un besoin, un « instinct bassement animal ». On la subit comme une fatalité, un moment de faiblesse où l’on perd l’état d’ablutions et de souvenance à Dieu. Les relations intimes du couple sont vécues alors avec des sentiments de dégoût et de culpabilité.

B.Qu’en est-il de la tradition prophétique ?

1. L’acte sexuel au sein du couple est une adoration


Quand le Prophète -Paix et Salut de Dieu sur lui- évoquait la relation conjugale, que ce soit par ses gestes ou par ses paroles, il n’y avait pas d’équivoque : la jouissance sexuelle au sein du couple fait partie de la Spiritualité.

On ne peut s’empêcher de s’étonner : Comment peut-on parler de spiritualité pour un acte purement charnel ? Comment peut-on parler d’adoration pour un acte qui apporte plaisir et jouissance ?

Les compagnons, eux-mêmes, ont trouvé cela incompréhensible et l’ont exprimé au Prophète -Paix et salut de Dieu sur lui. Il leur répondit que puisque la fornication, acte illicite, est sanctionnée et comptée comme péché, il va de soi que quand l’acte se fait dans un contexte licite, le mariage, il sera récompensé.
L’acte sexuel au sein de la relation conjugale est une adoration qu’il faut perfectionner comme toute autre adoration si l’on souhaite plaire à Dieu Le Magnifié.
Telle fut l’éducation du Prophète -Paix et Salut de Dieu sur lui- c’est dans ce but qu’il accepta que certains détails de sa vie sexuelle soient dévoilés à la communauté à travers plusieurs hadiths que nos mères Aicha, Oum Salama et d’autres mères des croyants -que la bénédiction de Dieu soit sur elles- ont rapportés.


2. Sexualité et spiritualité

Le Prophète -Paix et Salut de Dieu sur lui- approuva chaleureusement le conseil que donna le compagnon Salman le perse à Abou Darda -que la bénédiction de Dieu soit sur eux- qui négligeait sa femme. Salman vint rendre visite à son ami et trouva sa femme Oum Darda mal fagotée et peu présentable. Sans complexes ni fausse pudeur, et certainement à cause du devoir de la fraternité en Dieu qui oblige à ce qu’on se donne conseil mutuellement même entre homme et femme, il osa lui demander pourquoi elle était si négligée, et pour quelle raison portait-elle des habits aussi banals et dégradants ? Elle répondit alors que son ami ne lui accordait aucune attention car il était trop occupé par le jeûne, les veillées d’adoration, et qu’il n’avait d’œil que pour Dieu. Salman expliqua à son ami Abou Darda que pour plaire à Dieu, il faut savoir faire la part des choses et donner à chacun son droit, car expliqua-il, le corps a des droits, la femme et la famille ont des droits et même nos invités ont des droits qu’ils faut leur accorder sinon on sera parmi les injustes quoi que l’on fasse. Abou Darda alla vérifier ces dires auprès du Prophète -Paix et Salut de Dieu sur lui- qui les confirma.

3. La sexualité du couple une expérience unique

Dieu a fixé deux limites dans la sexualité et au-delà tout est permis.
La recherche de l’épanouissement sexuel est une recherche d’harmonie, de symbiose des corps, des âmes et des cœurs que le couple doit entreprendre à force de communication, d’échange et de patience.
Il n’y a rien de plus beau, de plus touchant que l’expression que Dieu a choisit lui-même pour évoquer ce lien charnel : « Elles sont un vêtement pour vous et vous êtes un vêtement pour elle » (Coran).
Chaque couple est unique, il n’y a pas de « prêt-à-porter sexuel », d’expérience à copier ou à transposer c’est aux deux partenaires de trouver cette harmonie ensemble.


4. La sexualité épanouie, un effort mutuel de séduction

La tradition prophétique regorge d’exemples de ces magnifiques ةpouses jouant le jeu de la séduction, débordantes de sensualité :

Notre mère Aïcha -que la bénédiction de Dieu soit sur elle- avait dans sa garde robe une tenue pour la nuit, ce que l’on pourrait appeler aujourd’hui de la lingerie fine.

Elle -que la bénédiction de Dieu soit sur elle- nous rapporte aussi « qu’il arrivait qu’on présentât au Prophète -Paix et Salut de Dieu sur lui- une boisson et que j’en busse, j’avais alors mes règles, il -Paix et Salut de Dieu sur lui- buvait après moi en mettant ses lèvres là où j’avais mis les miennes ».

Ce comportement illustre bien la délicatesse et la sensualité des jeux amoureux.
Séduire son conjoint est le premier pas pour consommer avec lui une relation intime réussie.

L’Envoyé de Dieu -Paix et Salut de Dieu sur lui- lui-même nous enseigne que les époux sont libres de partager des moments intimes pendant lesquels ils profitent pleinement du plaisir sensuel qu’offre la présence physique du conjoint sans fausse pudeur ni interdiction contraignante.
Il nous apprend, à travers l’exemple de sa vie privée, que les conjoints peuvent se regarder, se toucher, se caresser. Bref, faire tous les gestes représentant un prélude à l’amour. Il est important que l’un et l’autre sachent mettre en relief les aspects de sa féminité pour l’une et de sa virilité pour l’autre.

Notre mère Oum Salama rapporte qu’elle faisait les grandes ablutions en même temps que le Prophète -Paix et Salut de Dieu sur lui- en puisant dans le même récipient. Quelle complicité !c’est une leçon pratique pour nous dire que la symbiose du couple ne s’arrête pas une fois l’acte assouvi, mais s’étend même à l’ablution commune.


5. L’éducation sexuelle, un devoir communautaire

Le Prophète -Paix et Salut de Dieu sur lui- n’hésitait pas à aborder le thème de la sexualité au sein de la mosquée, devant un auditoire mixte et parfois même devant des enfants. Les fidèles lui demandaient conseil et recherchaient auprès de lui orientation et réconfort, sans tabous ni fausse pudeur.

C’est un devoir pour nous de faire cette éducation à la sexualité. Le fait est qu’il faudra méditer sur la manière de la dispenser aux jeunes générations et aux couples en détresse, et sur la façon de tirer profit des écrits de sociologues, de psychologues et de scientifiques spécialisés.
C’est un devoir collectif. Notre équilibre psychique individuel, familial et communautaire en dépend. Notre cheminement vers Dieu en dépend.

Ne pas combler cette lacune serait :

- Une impolitesse envers notre Prophète bien aimé -Paix et Salut de Dieu sur lui.

- Une incitation à l’hypocrisie. Sinon que dire des confidences de ceux qui, convaincus du fait que la frustration sexuelle est le lot des musulmans, regrettent quelque part de ne avoir eu « d’expériences » avant leur retour vers Dieu; et de certaines femmes en mal de romantisme qui avouent avec culpabilité qu’elles déploraient le fait de ne pas avoir choisi un époux ayant un « passé » avant le mariage….
- Et parfois même une incitation à la débauche car favorisant la consultation de revues et de chaînes télévisées illicites.

A présent le défi est lancé !à nous de le relever !

L’éminent savant Al Koubayssi expliqua un jour que ce plaisir immense que nous éprouvons quelques fractions de secondes dans l’acte sexuel n’est autre que le sentiment éternel que nous éprouverons au Paradis. Dans cet acte Dieu nous rappelle Sa Grande Miséricorde et nous ouvre les portes du Paradis pour une courte durée afin de nous encourager à cheminer vers Lui, à implorer le désir éternel et à souhaiter contempler Sa Face ad aeternam.

Karima Chahdi